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Vikram Patel
Professeur et président du département de santé mondiale et de médecine sociale de l'école de médecine de Harvard, Paul Farmer.
Professeur du département de santé mondiale et de population de l'école de santé publique de Harvard TH Chan.
Co-fondateur et membre du comité de gestion de Sangath.

« Les professionnels de la santé mentale doivent s'attaquer à la fois aux symptômes et aux facteurs sociaux »

Comment définissez-vous la santé mentale publique ?
C'est la même définition que celle de la santé publique, mais appliquée à la santé mentale. Il s’agit des sciences et des politiques visant à réduire le fardeau des problèmes de santé au niveau de la population. J'ajouterais simplement "mentale", après "santé". Mais j'aimerais aussi introduire la notion de santé globale, qui ne se concentre pas seulement sur une population moyenne, mais aussi sur l'équité et la réduction des disparités. Les problèmes de santé ne sont pas distribués de manière égale entre les différents groupes de la population, et ceci est particulièrement vrai pour les problèmes de santé mentale et les addictions, qui sont beaucoup plus fréquents dans les populations confrontées à une série de désavantages sociaux. Ainsi, si l'objectif de réduire le fardeau des problèmes de santé mentale sur la population est important, celui de réduire les disparités entre les sous-groupes de la population l'est tout autant.

Selon vous, quels sont les moyens de mettre en œuvre une politique publique de santé mentale au niveau national ?
Les politiques nationales qui promeuvent une société juste et solidaire, par exemple en intervenant sur les dimensions sociales ou économiques, peuvent avoir un impact positif significatif sur la santé mentale des individus. Les politiques de promotion de la parentalité, qui ont un impact majeur à long terme sur le développement et la santé mentale des enfants, en sont un exemple. Un autre exemple est la législation sur les conditions de travail, qui peut également jouer un rôle important dans la promotion d'une bonne santé mentale. Bien entendu, des politiques spécifiques à la santé mentale sont également nécessaires, par exemple celles encourageant les programmes d'intervention ciblant les familles dont l'un des parents a un problème de santé mentale. Mais j'aimerais également dire que la santé mentale publique ne se limite pas au niveau national. Nous pouvons faire beaucoup au niveau local, par exemple en encourageant la coopération et la connexion au sein de nos communautés, et en leur donnant les moyens de prendre des décisions importantes qui affectent leur vie sociale.

Quel rôle les professionnels de la santé mentale peuvent-ils jouer dans cet environnement ? Quelles sont les limites de leur intervention dans la communauté ?
Les professionnels de la santé mentale sont les seuls à s'interroger sur cette question. L'une des principales observations concernant le fardeau des troubles cardiovasculaires est que la mortalité due aux accidents vasculaires cérébraux et aux cardiopathies ischémiques a fortement diminué au cours des 25 dernières années dans les pays riches. Une question intéressante pour les cardiologues est de savoir si cette réduction est due aux progrès de la médication ou à des facteurs contextuels tels que l'amélioration de la prévention primaire, par exemple la réduction du tabagisme ou, plus généralement, l'adoption de comportements favorables à la santé. Il y a probablement un peu des deux. Je dirais donc qu’une offre de soins de qualité passe par la prévention tertiaire. Par exemple, la psychothérapie ou certains médicaments sont nécessaires pour se rétablir. Du point de vue de la santé publique, quand on va mieux, on réduit le fardeau de la maladie. Ainsi, le fardeau de la population résulte de deux facteurs. Le premier est le taux d'incidence, pour lequel seule la prévention primaire aura un effet. Le second est la chronicité, qui signifie que la personne déjà malade le reste pendant une longue période, contribuant ainsi sur une longue période au fardeau de la maladie pour la population. Les professionnels de la santé mentale ont un rôle très important à jouer dans la réduction de ce deuxième facteur, tout d'abord en optimisant le rétablissement des personnes qu'ils traitent et en prenant les mesures nécessaires pour réduire les rechutes. Par exemple, nous savons que les rechutes de psychose sont étroitement liées à des facteurs sociaux tels que le logement et le chômage. Il est donc tout à fait raisonnable que les services de santé mentale s'intéressent à ce sujet et proposent, par exemple, des logements protégés ou des services de retour à l'emploi, puisque nous savons que les médicaments seuls ne suffiront pas à prévenir les rechutes. Les professionnels de la santé mentale doivent donc jouer un rôle de leader en plaidant pour que les services s’intéressent à la fois aux symptômes et aux facteurs sociaux qui influenceront la santé des personnes. Je pense que les professionnels de la santé mentale ont également un rôle important à jouer dans la prévention secondaire. Nous devons proposer des interventions précoces accessibles aux personnes à haut risque, par exemple celles qui sont exposées à la violence, les populations déplacées, les victimes de conflits, d’événements climatiques, etc. Cela signifie qu'il faut concevoir et déployer les services en conséquence. Il existe de nombreuses preuves que les travailleurs de première ligne peuvent fournir efficacement des interventions psychosociales de faible intensité et que les professionnels de la santé mentale peuvent jouer de multiples rôles dans l'extension de ces interventions, par exemple la formation, la supervision et la mise en place de voies d'orientation pour les personnes souffrant de troubles graves. Nous pouvons également jouer un rôle essentiel dans la recherche et le plaidoyer, domaines dans lesquels je suis très impliqué. Par exemple, je trouve intéressant de comprendre comment l'adversité influence les mécanismes de développement neurologique des enfants, afin que nous puissions ensuite concevoir des interventions précoces qui tiennent compte de cette science, et tester ces interventions dans le cadre d'essais cliniques et d'études d'efficacité, afin de fournir des éléments probants aux décideurs. En résumé, les psychiatres peuvent fournir des interventions psychosociales précoces pour les groupes à risque, prévenir les rechutes et contribuer à l'émergence de nouvelles connaissances.

Connaissez-vous des bonnes pratiques qui intègrent ces différentes dimensions ?
Il existe de nombreux modèles, qui dépendent bien sûr du contexte, mais il y a des principes communs. Dans la prévention des rechutes, le rôle des experts d’expérience en tant que partenaires dans le processus de rétablissement est central. Il s'agit là d'un bon exemple de principe fondé sur les droits, mais qui bénéficie également d'un bon niveau de preuves. Aujourd'hui, de nombreux services américains destinés aux personnes souffrant de troubles graves emploient des experts d’expérience pour compléter les services cliniques, en particulier en cas d'épisode psychotique ou de crise. Le modèle du Club House, développé aux États-Unis et désormais présent en Europe, est également très intéressant. Les personnes peuvent y être orientées après une hospitalisation. Un troisième principe consiste à adapter les soins à l'individu. Nous devons éviter une approche unique, car chaque individu a des besoins uniques. Dans la mesure du possible, les interventions doivent être une réponse sur mesure aux besoins personnels.

Comment sensibiliser la société aux avantages d'une insertion réussie des personnes souffrant de problèmes de santé mentale ?
Il s'agit d'un véritable défi et d'un processus à long terme. De nombreuses personnes sont stigmatisées en raison de leur race, de leur sexualité ou de leur maladie. Nous avons beaucoup à apprendre de la manière dont ces groupes de personnes ont fait face à cette stigmatisation. Nous avons besoin d'une base juridique pour interdire la discrimination. La loi a un rôle important à jouer dans le changement des comportements. Par exemple, je ne peux pas forcer un restaurateur à m'aimer, mais il ne peut pas refuser de me servir à manger à cause de ma couleur de peau. Pour changer les attitudes, j'ai appris, notamment dans le cadre des campagnes de lutte contre le SIDA, que le témoignage des personnes touchées est un levier puissant. Un autre moyen est de minimiser, autant que possible, et finalement d'éliminer, la violence dans les soins de santé mentale. Si la violence est associée à la prise en charge des troubles, par exemple en raison de la manière dont la police intervient, ou de la manière dont la personne est prise en charge dans le système de soins, cela contribue à renforcer la stigmatisation. Si nos hôpitaux ressemblent à des prisons, il n'est pas surprenant que les malades, mais aussi les professionnels, soient stigmatisés. La meilleure façon de normaliser les problèmes de santé mentale est d'en faire l'expérience dans la vie de tous les jours.

Comment rendre transversales les réflexions sur les déterminants de santé mentale ?
La santé mentale est typiquement une question intersectorielle, et donc interministérielle. Une approche de santé publique ne peut être adoptée uniquement par le biais d'un ministère de la santé, car de nombreux facteurs qui influencent la santé mentale se situent en dehors du domaine de la santé. Le Canada, par exemple, a créé un ministère de la santé mentale. Il s'agit d'une stratégie intéressante. Une autre consiste à intégrer explicitement la santé mentale dans tous les ministères, sous la forme d'un expert, d'un délégué, etc. Si nous maintenons la santé mentale uniquement au sein du ministère de la santé, les politiques se concentreront inévitablement sur la fourniture de soins et de traitements et non sur les questions de santé publique que j'ai mentionnées précédemment.

 

QualityRights de l’OMS : découvrez la vidéo !
L'OMS a demandé au CCOMS de soutenir et développer en France et dans des pays francophones sélectionnés, le programme QualityRights pour l’évaluation de la qualité et du respect des droits des personnes confrontées à un trouble de santé mentale. Ce dispositif vise le renforcement des capacités des institutions en matière d'évaluation et d'amélioration de la qualité des soins pour les personnes en situation de handicap psychosocial, intellectuel et cognitif. Une animation de 3 minutes 30 qui résume ce programme vient d’être réalisée par le CCOMS. Nous vous invitons à la découvrir en suivant ce lien.
En savoir plus sur le programme.


9 actions d’aller-vers pour la santé mentale des jeunes
Entre 2023 et 2024, la Fondation de France a initié et financé un projet de capitalisation des expériences sur l’aller-vers en santé mentale des jeunes, piloté par la Société Française de Santé Publique. Neuf capitalisations ont été réalisées, et sont disponibles sur le portail CAPS. Prévention des discriminations au collège, consultations de psychologues de rue, entretiens en camping-car aménagé, plateforme santé mentale, dispositif de prise en charge précoce des psychoses, sont autant d’exemples de modalités d’aller-vers explorées. Une analyse croisée destinée aux acteurs et actrices qui souhaitent développer, renforcer ou soutenir les projets d’aller-vers met en lumière les enjeux transversaux aux neuf projets capitalisés.
A découvrir en suivant ce lien : Aller vers les jeunes pour renforcer leur santé mentale.

Hospitalisations pour gestes auto-infligés : une progression inédite chez les adolescentes et les jeunes femmes en 2021 et 2022
La DREES, avec la collaboration de Santé Publique France, a publié une nouvelle étude sur les hospitalisations en lien avec un geste auto infligé, c’est-à-dire une tentative de suicide ou une automutilation non suicidaire (scarifications, brûlures, coups contre un mur etc.). Depuis la fin 2020, le nombre de jeunes femmes âgées de 10 à 24 ans hospitalisées a fortement augmenté. À l’inverse, le nombre de patients (hommes et femmes) de 30 à 55 ans diminue de façon continue. De ce double mouvement résulte une stabilité apparente des taux d’hospitalisations pour ce type de gestes. Les données de la psychiatrie montrent également une très forte augmentation des hospitalisations pour ces motifs chez les adolescentes et les jeunes femmes. Les habitants des communes défavorisées et les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire sont surreprésentés parmi les patients hospitalisés pour geste auto-infligé et la hausse récente a renforcé l’intensité de ce gradient social. Les taux d’hospitalisations départementaux sont par ailleurs plus élevés dans les Hauts-de-France et la Bretagne qu’en région parisienne et dans les DROM. La hausse brutale des hospitalisations chez les adolescentes et les jeunes femmes depuis 2020 concerne tout le territoire, les différents niveaux socio-économiques, mais aussi tous les modes opératoires et niveaux de gravité. L'évolution observée ne résulterait ainsi pas uniquement d’une modification des pratiques de codage statistique dans les hôpitaux.
A lire ici.

 

Activité physique et sportive : bouger pour une bonne santé mentale
Dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la Grande cause nationale 2024 incite l’ensemble des Français à bouger au moins 30 minutes chaque jour, peu importe son âge, ou son niveau de forme physique. Pour sensibiliser au fait que l’activité physique contribue à une bonne santé mentale, participez du 7 au 20 octobre 2024 aux Semaines d’information sur la santé mentale qui auront cette année pour thème "En mouvement pour notre santé mentale".
Lire le communiqué sur le site du ministère.

Consultez les fiches de la HAS Dépression : l’activité physique pour votre santé et Troubles schizophréniques : l’activité physique pour votre santé

 

Dépister précocement les symptômes dépressifs dans les cancers du sein
Les symptômes dépressifs sont fréquents chez les femmes souffrant de cancer du sein. Ils entraînent une altération de la qualité de vie, sont associés à une moins bonne observance du traitement et à un risque accru de décès. Une enquête présentée lors des rencontres annuelles de l'American Society of Clinical Oncology le 3 juin 2024 par le Dr Antonio Di Meglio, oncologue médical à Gustave Roussy, spécialiste du cancer du sein et chercheur au sein de l’équipe "Après cancer", s’est penchée sur les déterminants de la dépression au décours d’un cancer du sein. Ses travaux ont permis d’identifier un certain nombre de facteurs de risque.
Lire la synthèse des résultats.


Les compétences psychosociales en lycée professionnel
La transformation de la voie professionnelle initiée en 2018 par le ministère de l’Education nationale a mis un accent particulier sur le développement des compétences psychosociales des élèves. La connaissance de soi, la capacité à travailler en équipe, la gestion du stress ou encore la résolution de problèmes occupent en effet une place centrale pour favoriser l’insertion professionnelle. Le rapport publié en juin dernier précise ce que recouvrent les compétences psychosociales afin d’identifier les conditions nécessaires à leur renforcement à grande échelle. Le rapport propose un plan d’actions coordonnées concernant l’ensemble des acteurs, à partir de quatorze recommandations accompagnées de six conditions de mise en œuvre.


Des arguments convaincants pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination dans le domaine de la santé mentale
Le rapport de la Commission du Lancet pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination dans le domaine de la santé mentale a été produit par 42 chercheurs et personnes ayant une expérience vécue des troubles mentaux. Cette synthèse de 216 examens systématiques, entrecoupée de poèmes de personnes souffrant de troubles mentaux, reprend les meilleures données disponibles sur les mesures à prendre pour réduire la stigmatisation et la discrimination. Selon la Commission, le meilleur moyen de réduire la stigmatisation est le contact social, c’est-à-dire les interactions visant à réduire les préjugés entre les personnes atteintes de troubles mentaux et celles qui ne le sont pas. La Commission formule 8 recommandations, dont la n°2, qui demande à ce que soit élaborée une boîte à outils pour réduire la stigmatisation et la discrimination dans le domaine de la santé mentale. En réponse, la "boîte à outils MOSAIC de l’OMS", sera lancée le 10 octobre 2024 à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale. Elle délivrera des conseils pratiques sur la manière de mettre en place des initiatives de lutte contre la stigmatisation fondées sur les principes du contact social et du coleadership avec des personnes ayant une expérience vécue.
Lire le communiqué de l'OMS.


Trouble bipolaire : mise à jour de la fiche d’information de l’OMS
On estime à 40 millions le nombre de personnes atteintes de troubles bipolaires dans le monde. Le trouble bipolaire est un état de santé mentale qui affecte l'humeur, l'énergie, l'activité et la pensée d'une personne. Il se caractérise par des épisodes maniaques (ou hypomaniaques) et dépressifs. Le trouble bipolaire est associé à un handicap important et à des difficultés dans de nombreux domaines de la vie. Beaucoup de personnes atteintes d'un trouble bipolaire sont mal diagnostiquées ou non traitées et sont victimes de discrimination et de stigmatisation. Il existe toute une série d'options de soins efficaces qui combinent médicaments et interventions psychosociales pour aider ces personnes à rester en bonne santé.
Lire la fiche d'information (en français).

 

Premières directives de l’OMS sur le traitement clinique du sevrage tabagique chez les adultes
Dans ses premières directives sur le sevrage tabagique (en anglais), l’Organisation Mondiale de la Santé recommande un ensemble complet d’interventions, parmi lesquelles une aide comportementale fournie par des prestataires de soins, des méthodes numériques et des traitements pharmacologiques. Les recommandations s’appliquent à tous les adultes qui veulent arrêter de consommer différents produits du tabac comme les cigarettes, les pipes à eau, les produits du tabac sans fumée, les cigares, le tabac à rouler et les produits du tabac chauffés.
Lire le communiqué en français.

 

Plus de 3 millions de décès annuels sont dus à la consommation d'alcool et de drogues
Un nouveau rapport de situation de l'OMS sur l'alcool et la santé, et le traitement des troubles liés à l'utilisation de substances psychoactives (en anglais) souligne que 2,6 millions de décès sont imputables chaque année dans le monde à la consommation d'alcool, soit 4,7 % de l'ensemble des décès, et 0,6 million de décès sont dus à la consommation de drogues psychoactives. Le rapport indique qu'environ 400 millions de personnes vivent avec des troubles liés à la consommation d'alcool et de drogues dans le monde. Parmi elles, 209 millions vivent avec une dépendance à l'alcool. La plus forte proportion (13 %) de décès attribuables à l'alcool en 2019 concerne les jeunes âgés de 20 à 39 ans. Les niveaux les plus élevés de consommation par habitant en 2019 ont été observés dans la région européenne de l'OMS (9,2 litres) et dans la région des Amériques (7,5 litres). Pour accélérer les progrès vers la réalisation de la cible 3.5 de l'Objectif mondial de développement durable et réduire la charge sanitaire et sociale imputable à la consommation de substances, les gouvernements et les partenaires doivent intensifier leurs actions dans huit domaines stratégiques, détaillés par l’OMS dans son communiqué (en français).
Fiche repère sur l’alcool.

 

Près de 1,8 milliard d’adultes exposés à un risque de maladie en raison d’un manque d’activité physique
De nouvelles données montrent qu’en 2022, près d’un tiers (31 %) des adultes dans le monde, soit environ 1,8 milliard de personnes, ne pratiquaient pas une activité physique conformément aux niveaux recommandés. Les résultats témoignent d’une tendance inquiétante à l’inactivité physique chez les adultes, celle-ci ayant augmenté d’environ 5 points de pourcentage entre 2010 et 2022. L’OMS recommande aux adultes de consacrer 150 minutes à une activité physique d’intensité modérée, ou 75 minutes à une activité d’intensité soutenue, ou l’équivalent, par semaine.
Lire le communiqué et la fiche avec les principaux faits en Français.

 

L'implication de structures de santé mentale ambulatoires dans les soins primaires aux Etats-Unis : enseignements pour une prise en charge intégrée des troubles psychiques sévères en France
Les personnes vivant avec un trouble psychique sévère présentent des besoins de soins somatiques complexes, caractérisés par de fréquentes comorbidités et une surmortalité persistante. Ces constats suggèrent une inadéquation des prises en charge existantes et appellent à réduire la fragmentation de l'offre de soins, par exemple via des modes d'organisation permettant l'implication de structures ambulatoires spécialisées en santé mentale - telles que les Centres médico-psychologiques (CMP) en France - dans les soins primaires de leur patientèle. Les États-Unis se singularisent par l'adoption de cette approche depuis une dizaine d'années, dans le cadre du dispositif des Medicaid Behavioral Health Homes soutenu par l'Affordable Care Act. La synthèse proposée par l’IRDES présente les enseignements issus des évaluations de ce dispositif en vie réelle. Celui-ci repose sur la présence d'un infirmier salarié avec un rôle de coordination des soins au sein des structures de santé mentale ambulatoires travaillant en partenariat avec un professionnel de soins primaires autour de missions prédéfinies (promotion de la santé, bilans, orientation vers des spécialistes...) pour les personnes avec un trouble psychique sévère.
Questions d'économie de la santé n°292 - Septembre 2024

 

Une nouvelle Commission de psychiatrie du Lancet sur la santé mentale des jeunes
La nouvelle Commission de psychiatrie du Lancet sur la santé mentale des jeunes a publié le mois dernier une note d’information et un appel à l'action lancé aux décideurs politiques, aux professionnels de la santé et à la société pour faire face à la crise mondiale de la santé mentale des jeunes. Cette commission examine les principes, les caractéristiques essentielles et les stratégies pour concevoir, tester et développer de nouveaux modèles de soins de santé mentale pour les jeunes, ainsi que la promotion de la santé mentale et la prévention des maladies. Elle évalue les impératifs économiques et politiques qui sous-tendent les réformes en matière de promotion, de prévention et de soins.

 

L’OMS lance un nouveau réseau afin de promouvoir les données et les solutions numériques pour la santé
L’OMS Europe a lancé l’Initiative des partenaires stratégiques pour les données et la santé numérique, un réseau de collaboration qui réunit les 53 États membres et des partenaires de premier plan. L’Initiative vise à s’attaquer aux questions liées à la transformation numérique des systèmes de santé et à favoriser un avenir où tous les patients et personnels de santé peuvent bénéficier de technologies numériques pour la santé à la fois sûres, abordables et centrées sur la personne. Les participants à l’Initiative ont formé 4 groupes de travail spécialisés qui se concentreront sur les objectifs suivants : libérer davantage de capacités et d’accès aux soins de santé grâce à la numérisation et à l’intelligence artificielle responsable ; tirer parti des données et des technologies numériques pour que les soins de santé et la prévention entrent dans les foyers ; adopter une approche écosystémique des normes et de l’interopérabilité dans les soins de santé ; renforcer la santé publique en mettant l’accent sur la santé mentale et le personnel de santé.
Lire le communiqué en français.

 



Retrouvez les 10 précédentes éditions de la Lettre du GCS ici.

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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

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