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Dr Emmanuelle Jouet
Directrice du Laboratoire de recherche en Santé Mentale et Sciences Humaines et Sociales (Labo SM-SHS) | GHU Paris psychiatrie & neurosciences

"Mobiliser les sciences humaines et sociales au service de la santé mentale"

Pouvez-vous nous présenter le laboratoire que vous dirigez ?
Le Laboratoire de Recherche en Santé Mentale et Sciences Humaines et Sociales (Labo SM-SHS) du GHU-Paris psychiatrie & neurosciences étudie, de façon pluridisciplinaire, les domaines de la santé, de la santé mentale, de la psychiatrie et récemment de la neurologie. Il contribue depuis 2003 au réseau européen de recherche et de formation, Enter Mental Health (Mental Health | Europe | ENTER Mental Health). Depuis 20 ans, le Labo SM-SHS se consacre à l’analyse sociale et qualitative des transformations du champ de la santé mentale, de la psychiatrie, sous le prisme de la participation, dans le soin comme dans la vie quotidienne et ce, du point de vue des différents acteurs concernés. L’enjeu a toujours été de favoriser la rencontre, l’échange et le questionnement entre les personnes qui se sentent concernées par ces domaines de santé, qu’elles soient usagers de la psychiatrie/neurologie, familles et proches, représentants d’association, professionnels du sanitaire, du social et du médico-social, chercheurs en sciences humaines et sociales, formateurs ou citoyens. A ce titre, il est non seulement un lieu de recherche en SHS, mais également un lieu d’expérimentations de concepts, de pratiques de recherche, ou d’interventions innovantes en santé, qui se sont traduites notamment par la présence de personnes ayant une expérience des troubles psychiques ou de situations de vulnérabilités au sein de ses effectifs (voir les membres de l’équipe du laboratoire ici).
Quatre axes de recherche s’inscrivent dans l’histoire du Labo SM-SHS et constituent la majorité de ses activités actuelles et à venir : 
Axe 1 : Promotion/prévention : L’empowerment ; La promotion/prévention en population générale ; Les droits et la stigmatisation.
Axe 2 : Participations et engagements : Le rôle, le point de vue et la participation des usagers de santé pairs, les formateurs pairs, les chercheurs pairs, les acteurs de la démocratie sanitaire ; Le point de vue des usagers sur les soins et le système des soins (adultes, adolescents, enfants) ; L’Internet-santé ; Le partenariat en santé.
Axe 3 : Conditions sociales et déterminants sociaux : Le logement et le voisinage ; L’emploi et l’inclusion sociale des personnes en situation de handicap ; L’accès aux soins et à la santé des minorités : migrants, LGBTQI, usagers de drogue… ; Les alternatives à la psychiatrie et les approches critiques de la santé publique.
Axe 4 : Formation, éducation et apprentissage tout au long de la vie : L’apprentissage tout au long de la vie ; Les dispositifs collectifs d’apprentissage, les communautés d’apprentissage ; L’évaluation des développements de l’enseignement auprès des professionnels de santé ; Digitalisation des formations/évaluation des développements de l’éducation numérique.

Quels sont les principaux résultats de vos précédentes recherches ?
Le laboratoire met particulièrement en évidence l’apport des sciences humaines et sociales dans le domaine de la psychiatrie, et les perspectives qu’elles ouvrent pour les personnes vivant avec un trouble psychique et leur entourage, et ce au travers des recherches innovantes, et pour exemples :

  • Depuis 2021, le partenariat en santé est une des actions phares de l’ensemble des composantes du GHU pour laquelle les équipes du Laboratoire sont mandatées pour son déploiement, autant dans la dimension opérationnelle qu’évaluative. Ou comment sensibiliser, former, impliquer, responsabiliser, professionnaliser, dans la perspective d’intégration active et assumée des usagers et proches à différents niveaux, de l’expérience du soin à celle du pair ou encore au porte-parolat.
  • Dans le milieu du soin, le projet des Directives anticipées incitatives psychiatriques (2019-2021) (DAiP) a cherché à mesurer l’impact d’un accompagnement par un pair-aidant à la rédaction de directives anticipées par la personne ayant un trouble psychique grave sur l’alliance thérapeutique et la fréquence des hospitalisations sous contrainte.
  • L’étude DURESS (2017–2019) avait pour objectif de décrire le rôle de l’environnement social dans le parcours de rétablissement des usagers de substances illicites dans trois villes européennes : Milan, Porto et Paris. 25 usagers de drogues illicites suivis dans un centre parisien ont tenu des journaux de santé sur leur vie de tous les jours et les obstacles et facilitateurs rencontrés au cours de leurs parcours de rétablissement. Les questions de la vie familiale, de la vie sociale, du logement, de l’emploi et des contraintes administratives et juridiques y jouent un rôle majeur.
  • La recherche Un chez soi d’abord (2012–2017), dont le Labo SM-SHS était le promoteur à Paris, a démontré l’apport en termes de baisse du nombre de symptômes et de réduction des durées d’hospitalisation d’un programme expérimental qui proposait un logement individuel et un accompagnement à des personnes sans domicile fixe souffrant d’une pathologie psychique sévère, en comparaison avec l’offre sanitaire et sociale habituelle.
  • Le programme européen EMILIA (2006–2011) a, par exemple, montré l’impact significatif de l’accès à la formation tout au long de la vie et à l’emploi sur le bien-être et l’inclusion sociale de personnes vivant avec une psychose. Il a également été un des premiers programmes en France à traiter du rétablissement, du pouvoir d’agir et de la construction des savoirs expérientiels en santé.

De plus, de 2011 à 2021, pour accompagner la montée en charge de la reconnaissance de la contribution des usagers en tant qu’experts d’expérience et leur recrutement dans les services, le laboratoire SM-SHS a créé une unité de recherche sur la formation (FER -Formation Et Recherche). Des usagers formateurs participaient systématiquement au design de formation pour les professionnels à la fois du sanitaire, du médicosocial et du social. L’objectif était l’acquisition de compétences autour des approches telles que le rétablissement, l’empowerment, la psychiatrie citoyenne et la promotion de la santé mentale. Mais également d’évaluer les politiques et les dispositifs qui ont vu le jour dans le domaine de la formation des professionnels tout autant en formation initiale qu’en formation continue. Dans ce cadre, durant ces 10 années, FER et le Labo SM-SHS ont contribué à la mise en place de communautés d’apprentissage pour les usagers dans le but de permettre l’expression de la subjectivité et de la singularité de chacun, en privilégiant la perspective expérientielle, biographique, à travers la production et la transmission de ses récits et histoires de vie.

Vos objectifs pour l'avenir ? 
Situé au cœur du GHU-Paris, le Labo SM-SHS est au carrefour de différents domaines de santé mais aussi à la croisée de différentes populations et cultures : les enfants et les jeunes adultes, les personnes âgées, les personnes vivant à la rue, les personnes migrantes, les usagers de drogues, les personnes LGBTQI+... Le Labo SM-SHS aborde chacun de ces axes en étant attentif à cette diversité et en projetant, dans les années à venir, de développer davantage les études comparatives entre ces différentes dimensions.
Depuis ses débuts, le Labo SM-SHS promeut une pratique des sciences humaines et sociales au plus près du champ étudié et de ses acteurs. C’est ainsi qu’il relève le défi de faire de la recherche en SHS de qualité, reconnue nationalement et internationalement, tout en étant identifié comme un service au sein du plus grand hôpital psychiatrique de France. Il s’agit d’une posture unique de proximité et de partenariat entre les acteurs de la recherche, les professionnels de la santé et les personnes hospitalisées. Si les différents services du GHU-Paris peuvent devenir des lieux de recherche potentiels, le Labo SM-SHS est une ressource méthodologique pour tous les professionnels du GHU qui souhaitent se familiariser ou se perfectionner aux approches qualitatives (entretiens, observations, analyse d’article).
L’ensemble de ces projets soulignent l’importance de prendre en compte la vie de chacun, de reconnaître la précarité, la violence et les inégalités sociales comme des déterminants majeurs des troubles psychiques mais aussi comme des déterminants majeurs du rétablissement et du pouvoir d’agir. Dans sa vision d’exercice d’une santé publique critique qui prend en compte l’ensemble de ses formes et porte une attention première à sa nature politique, le travail des équipes du laboratoire de recherche vise, et c’est son cap pour les années à venir, à caractériser et comprendre les changements de paradigme continuellement en cours dans le champ social et humain, parmi lesquels peuvent être nommés : le rétablissement/guérison ; les droits/soins ; les expériences/connaissances…

[Événement] 15 décembre 2021 :  Participez - en ligne - à la 6ème rencontre nationale des CLSM et 23ème JNE d'ESPT
La 6ème Rencontre nationale des CLSM et 23ème Journée nationale d'étude d’Élus, santé publique et territoires (ESPT), intitulée « Les élus locaux, la crise sanitaire et la santé mentale : nouvelles perspectives », questionnera l’impact global de la crise Covid sur la santé mentale, ainsi que l'affirmation du rôle des élus dans l'action pour une meilleure santé mentale de leurs administrés. Cette journée reviendra par ailleurs sur le fonctionnement des Conseils locaux de santé mentale (CLSM) au cours de la crise et abordera les besoins et les interrogations de collectivités (dotées ou non de CLSM), au travers de leurs témoignages. Enfin, des actions inspirantes et des outils concrets seront présentés afin d’aider les collectivités et les élus locaux à identifier les ressources à leur disposition pour commencer ou continuer à agir en faveur de la santé mentale. En raison du contexte sanitaire, la journée se tiendra en ligne de 9h à 12h et de 14h30 à 16h30.
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19-20 janvier, Lille : Hackathon technologies innovantes en santé mentale
Au cours de cet événement, les professionnels de santé, usagers des services de santé mentale, internes en psychiatrie, doctorants, start-ups, dirigeants ou responsables R&D de TPE/PME, étudiants d’écoles de commerce, et curieux… seront invités à travailler en équipe sur des projets de solutions en santé mentale autour de 5 thèmes : cartographie et référencement ; systèmes d’évaluation des outils innovants par et pour les utilisateurs ; développement d’outils faciles à lire et à comprendre ; environnement sensoriel ; renforcement de la confiance/de l’alliance thérapeutique via des outils numériques et solutions technologiques. Quel que soit le domaine (expertise d’expérience en santé mentale, contenus numériques, applications d’auto-support, gaming, développement informatique, réalité augmentée, e-santé mentale, télé-psychiatrie, thérapies mixtes, marketing, design, etc.), vos compétences seront utiles ! A noter : les organisateurs se laissent la possibilité d’organiser cet événement en distanciel si la situation sanitaire l’exige.
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Un Conseil scientifique centré sur les axes de travail du centre pour l’OMS
Le conseil scientifique commun CCOMS/GCS pour la recherche et la formation en santé mentale du 22 novembre dernier était centré sur la présentation des délivrables réalisés pour l’OMS sur la période 2018-2022. Pour le premier "terme de référence", dont le thème est Promotion de la participation des usagers, aidants et élus dans l’organisation des services de santé mentale communautaire, le travail a été scindé en deux parties : la participation dans les services de soins d’une part, la participation au sein des Conseils locaux de santé mentale d’autre part. Une première étude ad-hoc a ainsi été menée dans 8 services, de 7 pays européens, donnant lieu à 8 recommandations pour faciliter cette participation. Côté CLSM, les élus et usagers de 8 territoires ont été interviewés, ce qui aura permis la formulation de 10 recommandations pour la participation des usagers et de 9 pour celle des élus. Les résultats de ces deux études seront prochainement détaillés dans des brochures à paraître. La présentation du second terme de référence, centré sur le programme QualityRights de l’OMS, a donné l’occasion de commenter les principaux résultats et constatations des 26 observations réalisées en France et à l’étranger sur la période, et de tracer les perspectives de déploiement du programme, notamment en matière de formation, mais aussi avec le projet de création d’un centre national de ressources QualityRights. Concernant le troisième terme de référence, les conclusions de la recherche internationale durant laquelle l’avis des usagers et aidants a été récolté sur la classification internationale des maladies ont tout d’abord été présentées, ainsi que les recommandations afférentes. S’en est suivie la présentation du travail sur les recommandations relatives à l’empowerment (voir notre précédente édition) et leur évaluation toujours en cours par les usagers et les aidants de 10 pays. Enfin, le dernier délivrable présenté sur cet axe de travail synthétise les expérimentations et programmes qui démontrent les impacts positifs de l'implication des usagers et des aidants dans les formations, les recherches et les différents groupes de travail menés par le CCOMS, le programme Médiateurs de Santé-Pairs, les compétences de personnes ayant vécu un parcours de rétablissement en santé mentale intégrées à l'équipe du CCOMS. Au titre du quatrième terme de référence, ont été présentées les recommandations pour la participation des usagers aux programmes de e-santé mentale et un rapport sur l'impact de la participation des usagers sur la qualité des applications et des programmes. Place maintenant à la discussion avec l’OMS pour les 4 années à venir. Nous ne manquerons pas de vous présenter les résultats de ces échanges dans nos prochaines éditions.

Les premiers résultats de l’enquête #ChoisirPsychiatrie présentés au CFP
Les résultats préliminaires de l’enquête #ChoisirPsychiatrie, co-construite par l’ANEMF (Association Nationale des Etudiants en Médecine de France), l’AFFEP (Association Française Fédérative des Etudiants en psychiatrie) et l’AJPJA (Association des Jeunes Psychiatres et des Jeunes Addictologues), ont été présentés le 2 décembre, lors du Congrès français de psychiatrie. Menée de mai à juillet 2021, l’enquête s'est adressée aux étudiants en médecine de premier et second cycles, aux internes en psychiatrie et aux psychiatres en exercice. 3 369 personnes y ont répondu (dont 1 443 psychiatres diplômés). Contrairement aux idées reçues, la psychiatrie est une discipline majoritairement choisie, et pas prise par défaut. Toutefois, 13,2% des postes d'internes en psychiatrie n'ont pas été pourvus en 2021, une tendance qui s’installe depuis quelques années. L’importance déterminante du stage a été soulignée puisque lorsqu’un stage en psychiatrie est réalisé, 1 étudiant sur 5 choisit la spécialité (ils sont 1 sur 20 en l'absence de stage effectué). Si le problème de l’accès aux stages de pédopsychiatrie lors de l'externat a été pointé, la rencontre avec les patients ou encore l'accompagnement par un médecin senior sont les facteurs qui influencent positivement l'image de la spécialité lors de ces stages. Ce qui est renforcé positivement par l'exercice du métier, c'est l'ouverture sur les autres disciplines, la pratique des psychothérapies, l’existence de multiples cadres théoriques, et le fait de pouvoir travailler en libéral. Ce dernier point peut donner des sueurs froides à la psychiatrie publique puisque, à la question "Où vous voyez-vous dans dix ans ?", 70% des répondants sont d'accord pour envisager l’exercice libéral. Un quart des psychiatres en exercice l’envisagent également… Des projets fortement corrélés aux mauvaises conditions de travail, associées notamment à la charge administrative ou aux relations avec les directions et l'administration des établissements. Parmi les leviers d’action cités par les répondants pour améliorer cette situation, on trouve donc naturellement l’allégement de la charge administrative ; la réforme de la formation ; le développement de dispositifs mobiles ; la promotion des pratiques orientées rétablissement ; le développement du travail en réseau ; l’accès facilité à des activités de recherche et de formation ; la lutte contre la stigmatisation à la fois des personnes qui reçoivent des soins et de la profession dans son ensemble, notamment vis-à-vis des confrères.

L’arrivée dans les lieux de privation de liberté : le CGLPL pointe les problèmes aux urgences et sur la connaissance des droits des usagers par les professionnels
La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté a publié le 8 décembre un nouveau rapport thématique “L’arrivée dans les lieux de privation de liberté”. L’un des points de préoccupation "majeure" qui y est pointé concerne l’isolement et la contention pratiqués aux urgences de l’hôpital général, « Des mesures parfois décidées par des urgentistes et sans validation ultérieure d’un psychiatre. D’autre part, l’isolement et la contention ne sont, dans la majorité des services d’urgence, pas tracés ». Autre problème majeur : "beaucoup" d'établissements en santé mentale "font preuve d'un manque de volontarisme", concernant l'information de la personne faisant l'objet d'une mesure de soins sans consentement en psychiatrie.La mauvaise connaissance des droits des usagers par les personnels devrait faire, selon la Contrôleure, l’objet d’actions de formation.
L’arrivée dans les lieux de privation de liberté constitue une rupture brutale pour les personnes enfermées, porteuse de risques et créant des situations de vulnérabilité. Perte d’autonomie et d’intimité, réduction de l’espace, séjour dans des locaux possiblement vétustes ou délabrés, dépossession des effets personnels, rupture des liens avec les proches, incertitudes sur la durée et l’issue de l’enfermement, suroccupation, manque d’informations, etc., sont autant de facteurs du « choc de l’enfermement », générant de la peur, du stress, de l’agressivité et parfois des violences. Le CGLPL a documenté ce moment charnière et formule des recommandations afin de garantir un accueil, une prise en charge et une orientation respectant les droits fondamentaux des personnes concernées, et permettre de limiter les dangers dont est porteur le passage de la liberté à l’enfermement.
Télécharger le dossier de presse du rapport.
Ce rapport, publié le 8 décembre 2021 aux éditions Dalloz, est disponible en librairie. Il sera téléchargeable en intégralité sur le site internet du CGLPL à partir du 19 janvier 2022.

Baromètre des Solitudes 2021 : la Fondation de France alerte sur l’isolement des jeunes
La Fondation de France publie son 11e rapport annuel sur les solitudes, réalisé par le Crédoc, intitulé "Un tissu social fragilisé par la pandémie". La fermeture des lieux de loisirs, de culture ou de sport ont eu de lourdes répercussions sur les relations sociales des Français : un quart de la population se trouve aujourd’hui en situation d’isolement relationnel, et les jeunes ne sont pas épargnés : 1 sur 5 déclare être isolé. Très demandeurs d’interactions sociales, ils ont ressenti plus fortement cette solitude imposée, même s’ils l’ont comblée en recourant davantage aux outils numériques. 21 % des 15-30 ans sont en situation d’isolement (+ 9 points en un an) et seuls 46 % ont maintenu des contacts réguliers avec leur famille ou leurs amis. Les jeunes ont diminué leurs contacts avec tous leurs réseaux : amical (- 17 points entre 2020 et 2021) ; familial (- 14 points) ; associatif (- 4 points) ; et professionnel (- 3 points). Seuls les contacts de voisinage ont connu une croissance : + 4 points. Plus inquiétant encore, les jeunes sont les plus nombreux parmi la population française à avoir un sentiment d’abandon, d’exclusion ou d’inutilité (54 % vs 35 % pour la moyenne générale).
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Les lauréats des appels à projets 1 000 premiers jours dévoilés
Lancés par les Agences Régionales de Santé et les Directions Régionales Economie Emploi Travail et Solidarités, les appels à projets autour des 1000 premiers jours visaient à soutenir des projets ayant pour but de mieux informer et mieux accompagner les jeunes parents au cours des 1000 premiers jours de leur enfant. Si la majorité des quelques 200 projets lauréats sont portés par des collectivités locales ou des acteurs associatifs, on notera néanmoins quelques projets portés par des hôpitaux. Comme celui du CH des Pyrénées, qui propose un parcours visant à rompre l’isolement et à prévenir l’épuisement parental en offrant la possibilité d’intégrer des groupes de parents de proximité afin de favoriser l’entraide et le partage d’expériences entre pairs, et en proposant un accompagnement spécifique individualisé sur les enjeux de la parentalité pour les parents souffrant de troubles psychiatriques.
En savoir plus et découvrir les lauréats.

BEH n°13 : Evolution des symptomatologies anxieuses et dépressives et leurs facteurs associés chez les actifs occupés en France métropolitaine en 2020
L’étude de Santé publique France, basée sur les données de l’enquête Coviprev, visait à suivre l’évolution de l’anxiété et de la dépression dans la population active occupée (personnes travaillant in situ, à domicile, au chômage partiel ou en arrêt de travail) et à identifier les sous-groupes les plus touchés. Elle nous apprend notamment qu’être en arrêt de travail par rapport au travail in situ était associé à un risque accru de présenter un état anxieux uniquement pour les hommes. Pour les hommes et les femmes, travailler in situ était associé à un plus faible risque de présenter un état dépressif par rapport au fait de travailler à domicile, d’être en chômage partiel ou en arrêt de travail. Les analyses par secteur mettent en avant un risque plus élevé de présenter un état anxieux parmi les travailleurs des secteurs des activités financières et assurances, et des arts, spectacles et activités récréatives. À l’inverse, ce risque était plus faible pour les travailleurs de la santé humaine et de l’action sociale, de l’administration publique et des activités spécialisées et scientifiques. Le risque de présenter un état dépressif était, quant à lui, plus important parmi les travailleurs de l’enseignement et plus faible parmi les travailleurs du secteur de la santé humaine et de l’action sociale.
A lire ici.

Les troubles psychiatriques post-Covid indépendants de la sévérité de l’infection
Une étude française, menée auprès de 177 personnes hospitalisées pour cause d’infection aigüe au Covid-19, dont un peu plus de la moitié est passée en réanimation, montre que quatre mois après l’hospitalisation, 20,3% des patients (36 personnes) présentaient des troubles psychiatriques, essentiellement dépressifs (13,6%, 24 personnes) et anxieux (11,3%, 20 personnes) avec un risque suicidaire significatif pour 5,1% d’entre eux (9 personnes). Les résultats montrent que les troubles psychiatriques surviennent chez les patients ayant souffert des infections Covid-19 aigües les plus sévères, mais également chez les autres. Ils sont donc indépendants de la sévérité de l'infection aigüe…
Lire l’article publié le 23 novembre dans la revue The Journal of Clinical Psychiatry.

Rapport du Forum de l'OMS sur la santé mentale 2021
L’Organisation mondiale de la santé a diffusé le rapport de son Forum sur la santé mentale 2021 qui a eu lieu en octobre, et dont le thème était : "Transformer les systèmes de santé mentale : il est temps d’agir". Ce rapport comprend un résumé des différentes sessions de l'événement, avec les mentions très lisibles des objectifs de chaque session, des messages-clés et des résultats obtenus, ainsi que des liens vers les enregistrements des sessions plénières et parallèles.
A lire ici.

L'OMS Europe appelle les organisations et les individus à manifester leur intérêt à rejoindre la nouvelle Coalition pour la santé mentale
Lancée le 30 septembre 2021, la Mental Health Coalition appelle tous les secteurs de la société à améliorer les systèmes de santé mentale dans la Région Europe de l’OMS. Il s'agit de l'une des initiatives phares du programme de travail européen 2020-2025 – "Une action unie pour une meilleure santé en Europe". Grâce à un réseau diversifié, la Coalition peut responsabiliser les dirigeants à tous les niveaux et intensifier le partage des connaissances et des données. Au cours des 5 prochaines années, les membres de la Coalition travailleront à transformer les services de santé mentale, à intégrer la santé mentale aux efforts d'intervention d'urgence et à soutenir la santé mentale pour tous les âges. Les personnes ayant une expertise en santé mentale, y compris les personnes ayant une expérience vécue, sont également invitées à se joindre à la Coalition en tant que partisans pour diffuser et défendre ses produits dans leur région.
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Toronto : équipes d’intervention pluri-professionnelles et un Centre d’urgence
D’après les données fournies par la Gendarmerie royale du Canada (Royal Canadian Mounted Police, RCMP), les policiers répondent en moyenne à 2,8 millions d’appels liés à la santé mentale chaque année au Canada. Et la réponse s’avère le plus souvent inadaptée. En réponse, la ville de Toronto lance un programme pilote pour mettre en place de nouvelles formes de réponse et remplacer le recours à la police. Ce programme doit démarrer en janvier dans le nord-est et le nord-ouest de Toronto, avec l’objectif de l’étendre d’ici la mi-2022. Le but du programme est d’organiser des équipes composées de personnel psychiatrique, d’agents de réduction des dommages, de personnes formées à la désescalade ainsi que de pairs ayant vécu des expériences similaires – ce sont ces équipes qui interviendront lors des crises de santé mentale, au lieu de la police. Déjà, le Centre de crise Gerstein propose des lignes d’urgence 24h/24, des équipes de crise mobiles, un suivi de crise et des lits à court terme pour les personnes en crise. En 2020, le Centre Gerstein a géré plus de 42 000 appels téléphoniques.
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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

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